Patisculpture 2 est une installation qui recouvre l’espace dans lequel elle s’inscrit. Elle est composée de 12 sculptures en pâte à sel cuites et fraiches, et plâtre coloré. 

La nourriture est un des moyens les plus immédiats de réunion humaine. De même, la ritualisation du repas existe dans toutes les sociétés cependant elle répond à des codes culturels définis. Ici l’artiste revisite son rapport à la nourriture, et confronte ses origines africaines et françaises. Elle construit ainsi un espace aux multiples strates dans lequel les matériaux des sculptures et leurs factures sont empruntés à l’univers de l’enfance. Les nappes au sol et au mur participent aussi de cet univers et évoquent également un drapeau à l’échelle de la pièce. 

 

L’artiste s’empare volontairement du repas sucré qui existe dans sa forme la plus sophistiquée dans les sociétés « européennes ». Elle revisite ainsi des formes évoquant le macaron, emblème de la pâtisserie française. Les sculptures fraiches dégoulinantes sont des sortes d’hybridation d’une pâtisserie au premier stade de sa fabrication et d’une pâte, premier aliment culinaire africain. Yvette De March interroge donc les accessoires du repas tel les vitrines, les nappes, la disposition des tables … l’ensemble de ces symboles est maintenu sur un fil entre la séduction et la surenchère. Dans un sourire à la fois émerveillé et ironique.

 

Les multiples directions évoquées sont contenues dans cette installation qui semble en latence dans l’attente d’un spectateur qui se l’approprierait mais sa disposition en vitrine contre le mur laisse également le doute de pouvoir y pénétrer.

 

Remerciements à Isaura Azandossessy, Maena Chartier, Souraya De Brito, Khedidja Bouaziz.